Journal d’une famille confinée – Semaine 1
On m’a demandé si j’allais faire un bilan de cette première semaine de confinement. Au début je me suis dis « pour quoi faire ?! » et finalement je me suis dis qu’il fallait écrire maintenant pour nous souvenir plus tard. Même si je doute qu’on oublie tout ça un jour tant la situation est inédite.
Nous sommes donc confinés depuis lundi 16 mars 20H, à l’heure de l’annonce Présidentielle. Nous avons fermé notre porte ce jour là sans savoir quand nous la rouvrirons vraiment et sans trop réaliser non plus ce qui nous attendait mais avec une légère pointe d’inquiétude quant à la survie en appartement, sans balcon et sans extérieurs, avec deux terrible two dans la fleur de l’âge !
Aujourd’hui nous sommes donc enfermés chez nous depuis 1 semaine maintenant. Les babies n’ont pas respiré l’air extérieur depuis, moi non plus si ce n’est le soir quand ils sont couchés, à ma fenêtre. Seul Max est sorti pour faire des courses mardi et samedi matin.
Et alors ? Comment ça se passe ? Comment vit-on ? Quelle est notre organisation ? Comment occupe-t-on les babies ? Quelle est notre journée type ? Comment va-t-on ?
Si les premiers jours ont été assez anarchiques en terme de planning, nous avons essayé d’imposer un nouveau rythme face à cette situation comme nous l’a recommandé par téléphone la pédopsy des garçons. Il est important pour eux de continuer à garder une certaine organisation pour les cadrer et les rassurer même sans sortir.
Voici donc une journée type en semaine 1 de confinement. Veuillez noter que cette semaine, Max était en vacances, nous étions donc deux à temps plein pour nous occuper des garçons, ce qui est du luxe. Confinement #level1 les choses vont se corser à partir de la deuxième semaine.
7H30/8H/9H : Réveil / Biberons
Jusqu’à 10H30/11H : Jeux calmes / Lectures / Café pour les parents / Douche à tour de rôle
11h/12H : Préparation du repas / Mise en route des yaourts et crèmes dessert pour les prochaines 24H. Généralement l’activité commence à s’intensifier chez les babies en même temps que leur faim augmente.
12H/12H30 : Repas
12H30/13H : Digestion / Jeux
13H/15H : Sieste (durée aléatoire) des babies / Déjeuner pour les parents et temps calme (par exemple à l’heure où je vous écrit, c’est un fail, la sieste a duré à peine une heure)
15H30 : Goûter
16H/19H : Jeux divers et variés. DIY, dessins, jeux de société, lecture, danse, appels en FaceTime, gommettes, etc … tout ce qui est possible de faire pour les occuper par tranche de 1m30. C’est à notre sens la tranche horaire la plus difficile. Leur attention s’atténue au fur et à mesure des minutes qui passent, il faut savoir diversifier, les colères sont plus fréquentes, notre patience est souvent mise à rude épreuve.
1 jours sur 2 : bain à 18H qui dure jusqu’à ce que ça dégénère ! 😉
19H : dîner
19H30/20H : lecture. On lit tellement toute la journée qu’on ose espérer que toute cette lecture leur fasse faire de gros progrès de langage 😀
20H : coucher des babies
20H/20H30 voire 21H certains jours : Rangement de l’appartement
A partir de 20H30 en moyenne et jusqu’à une heure de plus en plus tardive : temps calme pour les parents
Comme à chaque nouvelle situation, il faut d’abord encaisser avant de pouvoir avancer et s’organiser. Nous y avons ajouté le deuil de vacances au soleil et au grand air, en famille. Au final, cette colonne vertébrale de notre organisation n’est pas si différentes de nos journées tous les 4 lors d’un weekend classique, en supprimant les sorties 1 à 2 fois par jour. Nous avons juste réajusté les horaires de déjeuner/sieste/gouter par rapport à ce qui vivent en crèche pour ne pas trop les décaler et s’éviter des problèmes supplémentaires. Toutefois nous notons dès le jour 3, une réduction des temps de sieste et des difficultés à les coucher le soir. Nous avons dû prendre des mesures drastiques pour limiter la casse ! Nous les séparons pour la sieste et nous les séparons pour l’endormissement du soir. Joshua migre dans le lit parapluie dans notre chambre le temps que tout le monde dorme et on fait un transfert au moment d’aller se coucher.
Chaque jour, les caisses de jouets sont intégralement vidées et chaque bibliothèques de livres gisent sur le sol. Il n’y a pas un m2 de l’appartement qui est préservé. Chaque jour, les émotions sont mélangées et bouleversées, la faute à la situation certainement et à l’âge pour beaucoup. Chaque jour on explique, on parle … parfois on cri parce que putain de merde que c’est pas facile de ne pas avoir de défouloir autant pour nous que pour eux. Cela étant, on observe en cette fin de semaine que le niveau sonore a baissé d’un cran. Serait-ce un début de la résilience ?
Si Marlow arrive à se concentrer un peu plus longtemps sur une activité, c’est encore très difficile pour Joshua, en tous les cas, cela demande que l’un d’entre nous l’accompagne à 100% sur l’activité choisie. Cela étant, ils ne sont pas encore venus vers nous avec leurs chaussures pour nous demander à sortir ou n’ont pas encore fait de sitting devant la porte d’entrée en hurlant. Si cette semaine nous pouvons nous permettre de faire cela, la semaine prochaine sera tout autre et il est fort probable que les crises s’intensifient alors qu’ils devront, la journée, partager une maman pour deux, comme souvent vous nous direz … oui mais pas avec un papa dans les parages surtout à une période où seul leur papa compte.
Afin de respecter le plus possible à la lettre de ne pas sortir de chez nous, nous avons plus que jamais organisé nos repas pour ne pas avoir à sortir tous les 4 matins. L’objectif est une sortie par semaine. Avant toutes choses, nous avons fait un audit de nos placards et de notre mini congélateur et nous avons décidé que cette épreuve serait l’occasion de revoir notre manière de consommer. Nous avions déjà des choses, il était temps de les utiliser. Nous avons donc conçu notre menu à partir de ces denrées déjà à disposition et nous avons acheté uniquement ce qui était nécessaire. Avec ce mini recul d’une semaine, pour ma part, elle est là la plus grosse prise de conscience pour le moment : la manière de faire nos courses et de consommer. D’une part car ça prouve qu’on a pas toujours besoin dans l’immédiat de tout ce qu’on achète (la preuve les placards étaient plein) et d’autres part, c’est une bonne nouvelle, que c’est source d’économies !
Si ça vous intéresse, voici ce que nous avons mangé cette semaine pour vous donner des idées.
Mardi midi : salade lentilles + pois chiche + carottes + feta
Mardi soir : tarte aux cèpes (surgelés) et saint-agur
Mercredi midi : restes de la tarte de la veille
Mercredi soir : Flageolets + saucisses végétales pour Max et pavé de boeuf (surgelé) pour moi
Jeudi midi : Dahl de lentilles corail + brocolis + oignons + poireaux
Jeudi soir : Galettes cèpes (surgelés) et bûche de chèvre
Vendredi midi : riz + poêlée de légumes verts + cordon bleu végétal pour Max et dos de cabillaud (surgelé) pour moi
Vendredi soir : Poutine
Samedi midi : Soupe (surgelée) + oeufs à la coque + mouillettes gaufres de patate douce
Samedi soir : pâtes au pesto + steak végétal pour Max et boulettes kefta (surgelées) pour moi
Dimanche midi : tarte à la tomate (surgelées) et poireaux + mâche
Dimanche soir : Burger maison + frites
Lundi midi : reste de la tarte de la veille
De notre côté, cette semaine nous avons réussi à bien nous relayer naturellement et à avoir à tour de rôle un moment pour faire des choses pour soi chaque jour. Cette petite soupape de décompression est nécessaire, pour ne pas dire vitale en ces temps. Ne plus pouvoir le faire au cours de la journée à partir de la semaine prochaine m’angoisse. Nous allons devoir tenir dans la durée et sans ça j’ai peur que l’on ne tienne pas …
Émotionnellement parlant, si les premiers jours se sont bien passés, les derniers ont été plus compliqués. Cette période de « chaque jour est un jour de gagné » ainsi que l’angoisse permanente de savoir si on va être touché ou pas et de quelle manière me rappelle beaucoup trop les jours précédent mon accouchement et le concept même de la pré-éclampsie. J’ai donc commencé à faire des crises d’angoisse plus ou moins fortes. Max m’apaise beaucoup dans ces moments là mais je suis quand même obligée de passer par la case médicaments pour m’aider à lâcher prise totalement et passer à autre chose. Je ne vous cache pas qu’une petite séance psy est envisagée pour la semaine 2, histoire de se rebooster. J’ai aussi pris la décision de limiter les informations sur le monde extérieur pour me préserver.
Si la première semaine s’est en grande majorité bien passée, que les babies n’ont pas été à leur maximum niveau difficultés, à l’heure qu’il est nous venons de passer notre première journée avec la nouvelle organisation et je ne veux pas vous spoiler les prochaines semaines mais on va littéralement en chier. Pour la première fois aujourd’hui je me suis vraiment demandée comment on allait terminer en mai, quand on reprendrait une vie normale ?! Dans quel état serons nous ?! Je me suis demandée quel impact avait une expérience de ce type sur des enfants de 2 ans puis sur leurs parents ?! Quelles types de séquelles psy à court terme ça pouvait engendrer, notamment chez des enfants qui avaient des fragilités émotionnelles. Je me suis demandée comment ça allait les changer ?! Je me suis demandée si on allait faire un retour en arrière sur les progrès comportementaux de Joshua et son rapport à toute forme de confinement qui on le sait, ont l’air de laisser quelques traces chez lui. Heureusement, pour limiter la casse, il est prévu que nous ayons l’équipe médicale qui les encadre au téléphone toutes les semaines afin de nous aider à les accompagner au mieux.
Ce soir on rêverait que nos enfants sachent faire un coloriage, on rêverait d’avoir une fenêtre sur rue pour pouvoir voir un minimum « au loin » et pour pouvoir applaudir et encourager les soignants tous les soirs …
Cela étant le principal n’est pas là ! Nous espérons que vous vous portez bien ainsi que vos proches ❤️
N’hésitez pas à utiliser les commentaires de ce post pour nous raconter comment ça se passe chez vous et décharger toutes vos émotions si vous en ressenter le besoin !
C’est fou je lis énormément de choses sur le confinement, et encore plus de parents avec des enfants mais ton article est le premier qui m’émeut autant ! Peut-être parce que je m’y reconnais un peu, même avec un seul à peu près du même âge ? Ici le balcon nous aide bien (peut-être même plus moi que mon fils) mais nous sommes 2 à télétravailler et même si je suis censée moins bosser cette période ce n’est pas facile. Merci pour tes mots et merci pour tes photos chaque jour, car la vraie sur Instagram ça fait du bien ! Serrons-nous les coudes pour la suite du marathon ! Bon courage à tous les 4 ! (Ah et c’est la première fois que je commente, je pensais pas être si longue ^^)
La vraie vie* sur Instagram… c’est ça de pas se relire !
Bonjour Pauline,
Ton message nous touche beaucoup car c’est exactement pour cela que nous partageons sur les réseaux : échanger sur des situations simples du quotidien et donner des tips si on en a pour aider, en restant intègres avec nos valeurs, le tout dans la bonne humeur ! Bref passer de bons moments !
J’espère que les semaines suivantes se sont bien passées. Courage, on va y arriver !
Oui pas évident du tout. Bravo d’avoir réussi à garder un rythme. Nous avec 1 ado et sa petite sœur de 10 ans c’est autre chose. Le grand se croit en vacances et la petite nous rend chèvre pour les devoirs. Avec tout ça on teletravaille. Hier en levant le nez de l ´ordi , le téléphone coincé dans l’oreille je me suis aperçue que les enfants s’étaient « échappés » dans la rue Bref Total respect pour ton organisation.
Bonjour !
J’espère que les semaines suivantes ont été plus « calmes » que la première et que les enfants ont réussi à se canaliser ;)
Courage à vous!