Journal d’une famille confinée – Semaine 2
Same players, play again.
On prend les mêmes et on recommence, on a juste changé un peu les règles pour cette deuxième semaine histoire de corser les choses ! Fini les vacances, Max est en télétravail. Veuillez noter qu’à ce stade de l’expérience, nous n’avons toujours pas craqué pour le petit dessin animé, il nous reste encore une grosse carte à jouer qu’on se garde pour le plus loin possible peut-être en semaine 4 voire 5 avant de dégainer les Disney.
C’est chouette car qui dit travail dit revenus et en ce moment tout le monde ne peut pas en dire autant, mais qu’on se le dise, faire du télétravail confiné avec deux terrible two fan de Magic System, c’est digne d’une discipline olympique, même avec une mère qui ne travaille pas.
Nous avons donc mis en place une nouvelle organisation théorique le weekend dernier que nous avons mis en pratique dès le lundi.
Nous vous avions spoilé un peu notre première journée dans l’article précédent … effectivement, cette première journée fut ce qu’on pourrait appeler un calvaire sans dire un enfer. Comment faire comprendre à des enfants de deux ans que OUI leur papa est physiquement dans l’appartement mais qu’il ne peut pas lire d’histoires, qu’il ne peut pas jouer à la dinette, qu’il ne peut pas surveiller un dessin, qu’il ne peut pas donner le goûter, ni faire des milliers de câlins … nous avons donc essuyé quelques colères et le niveau sonore à la maison en ce premier jour de télétravail confiné était assez élevé. Bien décidés à ne pas laisser cette situation perdurer, nous avons décidé de passer au plan B. Voici donc une journée type, au level 2 de notre confinement.
7H30 : Max commence sa journée de télétravail
8H/9H : Réveil / Biberons des babies avec Julia
Jusqu’à 10H30/11H : Jeux calmes / Lectures dans la chambre des babies pendant que Max bosse dans le salon
11h/13H : Max fait une pause. Préparation des repas, déjeuner.
13H/15H : Sieste (durée aléatoire) des babies chacun dans une chambre pour s’assurer un maximum de rentabilité. Max reprend à 13H et fait ses conf call dans la salle de bain pour ne pas faire de bruit (on utilise les grands moyens).
15H30 : Réveil de sieste. Goûter. Max migre dans notre chambre (et bosse au lit, les bureaux c’est surfait).
17h/18H : Max termine sa journée.
16H/19H : Jeux divers et variés. DIY, dessins, jeux de société, lecture, danse, appels en FaceTime, gommettes, etc … tout ce qui est possible de faire pour les occuper par tranche de 1m30. C’est toujours la tranche horaire la plus difficile. On a pas trouvé de solution miracle pour le moment cependant quand Max a terminé sa journée, c’est lui qui prend le relais et je m’octroie une petite heure « pour moi ».
19H : Dîner
19H30/20H : Lecture
20H : Coucher des babies également chacun dans une chambre. On transfert Joshua dans son lit au moment où nous allons nous coucher.
20H/20H30 voire 21H certains jours : Rangement de l’appartement (encore et toujours voire plus que jamais)
A partir de 20H30 en moyenne et jusqu’à une heure de plus en plus tardive pour Julia : Silence + boulot pour Max s’il n’avait pas terminé sa journée.
C’est encore en rodage mais ça à l’air d’être à peut près bien parti. Ca s’est globalement bien passé sauf jeudi et vendredi dernier où ils avaient décidé d’hurler toute la journée et de tout retourner, seule technique brevetée, trouvée à ce jour pour faire sortir leur père de derrière son ordinateur.
A l’heure où cet article est rédigé, la semaine 3 a commencé et fort heureusement, bien plus sereinement que la semaine 2. Alors on ne va pas vous mentir, il y a toujours autant de bordel au cm2 dans l’appartement, toujours autant de chamailleries, de colères et de débordement d’émotions mais on s’est probablement fait à l’idée que ça ne pourrait pas changer en si peu de temps et nous sommes donc moins regardant !
Pour ma part, les journées ressemblent plus à ce que je vis habituellement, sans les pauses de jours de crèches mais avec l’aide au moment des repas (c’est pour moi la chose qui est toujours le plus compliqué à gérer tant qu’ils ne sont pas en autonomie complète sur ce sujet). Même si ça reste difficile, j’apprécie avoir le soutien « de loin » de Max et je ne vous cache pas que certains jours je suis contente qu’il voit en réel ce que je peux parfois lui raconter quand il rentre du boulot 😉 Non pas que j’ai peur qu’il ne me croit pas hein, mais parfois c’est bien de remettre la réalité au coeur des choses 😀
Côté émotions, c’est toujours un peu le bazar. Si vous nous suivez sur les réseaux sociaux vous avez pu voir que nous avons accueilli un nouveau locataire, Pipouette, pour aider Joshua et Marlow à vivre leurs émotions. Avec Pipouette ils peuvent définir visuellement ce qu’ils ressentent et nous pouvons en parler. Par exemple, Marlow ne voulait pas aller se coucher à la sieste hier, il a pris le visage triste de Pipouette pour nous dire qu’il était triste d’aller se coucher. Cela n’évite pas encore les pleurs mais cela permet d’ouvrir le dialogue et de nous comprendre et lui de se sentir compris et donc de pouvoir le rassurer sur ses émotions. Nous avons également travaillé à distance avec la pédopsy qui nous a conseillé de continuer à leur parler mais sans tout leur détailler sous peine de leur faire peur une fois le confinement levé. Leur perception de la situation passe beaucoup par les parents donc plus nous arrivons à gérer nos propres émotions, plus ce sera facile pour eux à vivre et à dépasser par la suite. C’est pourquoi, ayant beaucoup beaucoup de mal à faire face à mes propres émotions, j’ai repris un suivi psychologique hebdomadaire afin de me sentir plus forte et plus soutenue vis à vis de tout ceci. Non pas que Max, mes amis ou ma famille ne me rassurent pas, mais parce que cette tierce personne, extérieure de tout affect, est nécessaire pour moi.
Elle m’a donc donné plusieurs conseils assez simples pour les personnes qui comme moi suffoquent de peur de mourir (parce que oui, c’est de ça dont il s’agit) face à ce drame : se concentrer sur les bonnes nouvelles et le positif car il y en a même si on a l’impression que tout le monde va y passer (le nombre de personnes qui ne sont pas hospitalisées de presque 97% de la population, le nombre de patients guéris chaque jours soit des milliers de personnes), couper des informations (cela ne veut pas dire que l’on a pas conscience de ce qu’il se passe dehors mais cela permet de se protéger quand notre esprit ne nous le permet pas autrement), se donner des petits objectifs quotidien synonymes de plaisir et se mettre en tête que le virus ne se colle pas à toi dès que tu passes la porte de ton appartement (ça c’est parce que je lui ai dit que j’étais sortie aérer mes enfants 1h samedi et que si on résume avec un peu de recul et les crises faites après, je l’ai mal vécu).
Je me permets donc un conseil, si vous êtes déjà suivi psychologiquement, n’hésitez pas à vous faire une séance par téléphone, l’effet booster n’est pas négligeable. Et si vous n’êtes pas suivi, mais que vous vous sentez mal, n’hésitez pas à le faire. Beaucoup de psychologues peuvent faire des consultations par téléphone et ça fait du bien !
Revenons à un sujet un peu plus léger qui n’est autre que le nerf de la guerre en cette période de confinement : la bouffe ! Nous avons dû faire un complément de courses cette semaine. Max a fait sa sortie commando. Nous allons commencer à manquer de produits frais à partir de la fin de semaine. On va essayer d’attendre la commande QUITOQUE qui arrive la semaine prochaine avec un plein de fruits et légumes sinon nous passerons par Frichti et La Maison Plisson (notamment pour la viande). La yaourtière tourne à plein régime et nous nous sommes lancés dans la fabrication de notre pain car à priori si tu n’as pas fait ton pain maison, tu as raté ton confinement ! Cette semaine j’aimerais me lancer le défi de faire un flan pâtissier, allez savoir pourquoi ?! Une envie ! J’ai le droit, Max a perdu 2 kg et moi 1 😀
Comme la semaine dernière, voici les menus de la semaine pour ceux qui sont à la recherche d’idées ! Des repas du quotidien, rien d’exceptionnel mais qui pourront vous inspirer si nécessaire.
Lundi soir : Jardinière de légumes + boulettes kefta ou nuggets végétal
Mardi midi : Spaghetti sauce tomate
Mardi soir : Epinards dos de cabillaud ou steak végétal
Mercredi midi : Pommes de terre aux oeufs
Mercredi soir : Couscous perlé à la sauce tomate + boulettes kefta ou nuggets végétal
Jeudi midi : Tarte brocolis et feta
Jeudi soir : Epinards steak haché ou steak végétal
Vendredi midi : Reste tarte brocolis et feta
Vendredi soir : Soupe « brighton » et oeufs coque
Samedi midi : Salade de lentilles + oeufs durs + feta + carottes râpées
Samedi soir : Risotto aux poireaux
Dimanche midi : Endives + cuisse de poulet ou steak végétal
Dimanche soir : Galette poireaux + pommes de terre
Lundi midi : Riz + poêlée de légumes verts
Pour ceux qui se demandent comment va Pixelle, demandez-nous plutôt comment on gère les besoins plusieurs fois par jour sur notre lit (ndlr : nous mettons une toile ciré tous les matins sur notre lit, mais quand même …) en plus du reste ! Voilà, tout est dit. En semaine 3, il est probable qu’on déménage sa popote ET sa litière dans la chambre !
Nous espérons que vous allez bien ainsi que vos familles. Nous espérons que vos confinements se passent pour le mieux. Nous espérons que vous réussissez à tirer du positif de cette situation même si je vous l’accorde, la réalité du terrain et de ce qui se passe dans les hôpitaux n’aide pas à toujours rester optimistes. Cela étant à vous lire dans nos appels à réponses sur instagram, nous trouvons que de belles choses se dessinent malgré tout.
J’aimerais terminer cet article en remerciant le personnel soignant qui se bat chaque secondes pour nous, plus que jamais.
On vous dit à la semaine prochaine, en espérant que nous aurons atteint la vitesse de croisière.
Prenez soin de vous <3
Bonsoir Julia, et merci pour cet article… Moi même en confinement avec mes jumelles de 18 mois et leur père, ma maternité et mon calme olympien connaissent des heures très sombres. Nos filles ressentent sans aucun doute nos émotions et l’évacuent forcément avec encore plus de colère et de crises. Les journées sont compliquées mais les endormissement sont un cauchemar. 1 à 3h sont nécessaires pour qu’elles trouvent le sommeil. Il est donc évident qu’il ne me reste ensuite ni l’énergie ni le temps de faire autre chose que de me brosser les dents et me coucher, anxieuse de la journée du lendemain. Impossible d’avoir 1h pour soi. C’est terrible d’avoir ces sentiments de frustration et de désespoir et de blâmer ses enfants, sans pouvoir s’en empêcher, malgré tous mes beaux principes d’éducation positive et les livres d’Isabelle Filliozat. J’ai parfois l’impression, à tort sans aucun doute, qu’aucun parent ne peut me comprendre à part les parents de jumeaux. Des enfants avec quelques années d’écart c’est déjà différent et les enfants uniques n’en parlons même pas.
Je lis votre astuce de les endormir dans des chambres différentes, merci à vous, nous allons essayer dès demain. Je pensais qu’après 18 mois nous avions fait le tour de tous les rituels du coucher possibles et inimaginables mais non.
Merci encore pour votre partage.
Bonjour Milène,
Je suis bien d’accord avec vous sur plein de choses que vous décrivez !
Les enfants entre 18 mois et 3 ans, sont probablement les plus compliqués à gérer et à occuper en ces temps.
Pour la gémellité n’en parlons pas, on gère le terrible two en double ainsi que l’affirmation de chacun des jumeaux à leur manière … c’est de l’éducation de la haute voltige !
J’espère que la technique des 2 chambres séparées aura fonctionné ! J’espère aussi que cette semaine passée a été mieux et que celleà venir sera encore mieux ! Belle semaine.
Hello, tout pareil que toi niveau orga et niveau psy! Sauf que nous on a été malades et comme je pense que c’était le covid, je suis un peu plus détente du coup (même si là je tousse de nouveau et je l’imagine mourir seule dans ma chambre d’hopital ). D’ailleurs, je pense que je vais appeler ma psy car ça me manque là. Une phrase qu’on a beaucoup vu passer hier et qui m’a aidé c’est de considérer qu’on est en sécurité an la maison et non bloquée à la maison. Je me sens tellement emprisonnée que j’ai du mal à passer à autre chose…
Hello,
J’espère qu’en ce début de semaine 4, ça va mieux niveau toux et niveau psy ! Je suis d’accord avec toi, cette phrase m’a aidé aussi. Je réfléchis beaucoup pendant cette situation et les pensées négatives prennent le dessus. Pas facile de s’auto-réguler et de se ramener dans le positif ! On va y arriver ! Je t’embrasse