Journal d’une famille confinée – Semaine 3
On ne sait pas vous, mais nous avons trouvé que cette semaine était passée plus vite que les autres. Et si on commençait à s’habituer à cette vie de confinés ?
Nous sommes probablement en train d’atteindre notre vitesse de croisière sur la base de l’organisation présentée dans l’article de la semaine dernière et c’est une très bonne chose.
Max a beaucoup de travail, les garçons ont toujours un peu de mal à comprendre le concept de télétravail, on assiste donc à des moments mémorables comme les sessions de danse de Joshua à côté de son papa, dès 8H du matin (vous savez celle qui vous a beaucoup plus lundi dernier ;)). Mais ça fait des souvenirs n’est-ce pas ?
Je crois que la clé pour tenir c’est de se donner un objectif principal par jour, ça aide à se projeter. Ca aide à ne pas se laisser aller et à ce bouger, même si avec les babies, ils a peu de place à l’ennui. Mais justement, ces objectifs plus personnels nous aident à avoir un peu de temps pour nous et de nous « évader » quelques minutes de l’attention permanente demandée par les enfants ! Une recette, un appel, une « to do » pour l’après, un placard à ranger, des choses à trier … des petites activités rassurantes et structurantes qui ont toutes leur importance en ces temps d’instabilité (émotionnelle). Cela étant, nous avions de grands projets de tri et de rangement de manière assez radicale … pour le moment nous en sommes loin car notre attention est à 200% sur les garçons sous peine de finir aux urgences pédiatrique ! Même si cette semaine ils se sont pas mal calmés, ils ont toujours 2 ans (cf l’activité transvasement de vendredi ;)).
Parmi ces « activités », nous avons eu cette semaine 3 rendez-vous visio/téléphonique pour le suivi médical de Joshua et Marlow. Je n’ai jamais été aussi contente ! Au début j’était sceptique de l’effet à distance mais ils s’avèrent indispensables. Premièrement car ils rythment notre semaine et deuxièmement car ils sont d’un grand soutien pour passer les jours les uns après les autres. Nous parlons beaucoup du comportement des garçons, de leurs émotions, elles leur parlent beaucoup pour leur expliquer de manière plus « neutre » que nous tout ce que nous vivons, et surtout elles nous donnent des conseils et du courage supplémentaires pour affronter tout cela.
Autre petit bonheur de la semaine, le groupe whatsapp de la crèche avec les autres parents et les tatas. C’est bête mais continuer à garder ce lien et à échanger tous ensemble aide à surmonter tout cela différemment. C’est un plaisir d’avoir de leurs nouvelles et de pouvoir montrer leurs copines et copains aux garçons ! On se donne des idées activités et on apprend également à mieux se connaître, différemment et plus qualitativement que devant les casiers en 5 minutes à la fin de la journée. Il est évident que les relations entre parents et professionnels soient encore plus renforcées. Si vous ne le faites pas déjà, n’hésitez pas à la proposer c’est une chouette idée !
Côté cuisine, nous avons fait un deuxième pain maison. Notre aventure de boulanger va sans doute devoir s’arrêter là car nous n’avions pas de stock de levure et qu’on en trouve nulle part ailleurs autour de chez nous. Même à la boulangerie ils n’en vendent plus. Nous ferons quelques gâteaux pour les goûter avec le peu de farine qui nous reste. Tant pis pour la reconversion :D
Pour les courses, nous sommes sortis une fois chacun pour un refill car nous ne pouvions pas tout prendre en une fois. Ce n’est pas l’idéal, nous sommes plutôt mal à l’aise de devoir passer du temps dans un magasin, mais pas le choix avec 2 enfants. Aucun créneau de dispo avant au moins 1 semaine, trop long pour l’estomac des babies. On manque de produits frais. Nous aurons des fruits et légumes mercredi et une commande de viande, vendredi. Ce n’était pas possible avant. Quand on y pense, c’est hallucinant. Nous tous qui avons été de plus en plus habitués à de la quasi instantanéité avec parfois des livraisons le jour même, plus que jamais, nous nous forçons à ralentir, à anticiper, à s’organiser et à réfléchir.
Cela étant, nous sommes loin de mourir de faim. Voici les menus de la semaine passée.
Lundi soir : Curry aux épinards et patate douce
Mardi midi : Haricots verts + steak haché ou steak végétal
Mardi soir : Burger maison
Mercredi midi : Frittata aux épinards
Mercredi soir : Pâtes au pesto rosso
Jeudi midi : Salade de pâtes + carottes râpées + pois chiche
Jeudi soir : Pomme de terre sautées + cuisse de poulet ou steak végétal
Vendredi midi : Oeufs à la coque
Vendredi soir : Pizza maison gorgonzola + champignons + mozzarella
Samedi midi : Epinards + poulet ou steak végétal
Samedi soir : Polenta crémeuse aux champignons
Dimanche midi : Salade de Lentilles + carottes râpées + Burrata + Saumon fumé
Dimanche soir : Pomme de terre dauphine + steak haché ou steak végétal
Au niveau des émotions, cette semaine a été meilleure que la précédente. Moins de crises d’angoisse même si celles-ci perdurent. Moins de colères tempêtes des babies. Existe-t-il une corrélation entre les deux ? Vous avez 3H 😉
La barrière de protection face aux médias semble un minimum fonctionner.
En ce moment toutes mes questions se portent sur l’après. Je réalise que lorsqu’on sortira le risque sera toujours là. Quelle naïveté de penser qu’il aura disparu du jour au lendemain comme si de rien n’était. Comment ferais-je pour vivre « normalement » sans y penser constamment ? Sans être bouffée par la peur pour mes proches, mes amis et moi ?
Vaste sujet, qui n’est qu’une infime partie des centaines de questions qui occupent mes nuits ! Encore de belles heures de séances psy 😃
Nous sommes à 1H40 de sortie en 3 semaines pour les babies. Cette semaine Max est sorti 3 fois (balades avec les babies comprises) et moi 2 fois. La semaine dernière, j’avais très mal vécu ma sortie avec les petits, enchaînant les crises pendant 48H, ayant la certitude d’avoir attrapé le virus dès avoir poussé la porte d’entrée alors que les médecins qui nous accompagnent nous invitent à le faire régulièrement en respectant les mesures barrière, pour le bien de la santé mentale de la famille. Ah qu’est-ce qu’on préfèrerait avoir à les lâcher dans un jardin plutôt que de les emmener se balader aussi peu que nous le faisons, au milieu du danger !
Veuillez noter qu’à ce stade de l’aventure, toujours pas de craquage pour les dessins animés et il nous reste toujours notre grosse cartouche à dégainer.
Et vous, comment allez-vous ? Vous commencez à vous habituer à la situation ?
On vous embrasse, prenez soin de vous !
Bonjour Julia,
Merci pour votre article : tout ce que vs y abordez est super chouette !
Ici nous sommes aussi confinés à Paris sans balcon ni jardin avec notre petit Gaston de 18 mois. Qu’est ce que c’est dur… Il ne dort plus tres bien, ne bois presque plus ses biberons, fait crises sur crises, les repas sont chaotiques.. bref on crie beaucoup. Dur dur ! Nous faisons une sortie par jour ac lui en poussette juste pr qu’il puisse pdre l’air et penser à autre chose. Nous essayons de lui expliquer la situation ms bien souvent ses emotions le submergent.
Je serais interessée de savoir ce que disent les psys qd elles parlent à vos garçons ? Cmt les accompagner ?
Bon courage à ts les 4 ! Bises et bonne nuit
Bonjour Elodie,
Je peux vous donner quelques conseils prodigués par les équipes psy cependant ici les garçons dorment très bien et mangent très bien également. C’est juste les colères et l’affirmation de l’individu dans un schéma gémellaire.
Cela étant, on nous a conseillé de leur parler et leur expliquer sans donner trop de détails car ces détails pourraient être anxiogène. On nous a conseillé de nous même essayer de nous détendre car plus on leur montrera notre anxiété, plus ils la ressentiront.
On nous a aussi conseillé de garder un cadre assez « stricte » avec un rythme qui s’approche le plus à leur journée de crèche. On se lève, on s’habille, on essaye d’avoir un type d’activité pour le matin et un type d’activité pour l’après-midi. Repas et sieste à heures fixes. On nous a expliqué et elles leur ont dit que tout le monde était à la maison et que même si on était tous à la maison, papa et maman avaient besoin de faire des choses pour eux sans s’occuper d’eux. On nous a conseillé de sortir régulièrement même si nous on ne le fait pas assez.
Je ne sais pas si vous avez des livres sur les émotions mais ça peut-être pas mal de lui en lire.
C’est pas magique. Il y a aussi des colères ici mais ça va beaucoup mieux !
Bon courage, vous allez y arriver !